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Édito par Nicolas Vidal

Cela fait une petite dizaine d'années maintenant que l'on suit le parcours pop et érudit de Barbara Carlotti. Depuis son premier mini-album, "Chansons", jusqu'à ce "Magnétique" album sorti en avril dernier, elle n'a cessé de nous surprendre. Chaînon manquant entre Françoise Hardy et Bertrand Burgalat, on aime chez elle le côté intellectuel autant que la fantaisie qu'elle dégage sur scène. Pop jusqu'au bout des ongles, Barbara Carlotti déploie dans un seul et même geste ses talents d'auteur/compositrice/interprète tout en animant des émissions de radio, en écrivant des films où en prêtant sa voix à des projets singuliers, du conte pop "Imbécile" d'Olivier Libaux aux expérimentations synthpop de Plaisir de France en passant par le "Gemme" de Xavier Jamaux à venir. Libre et audacieuse, on attend avec impatience ses futurs projets dandys. En attendant, nous avons discuté avec Barbara de ses aspirations et inspirations pop, un chocolat chaud fumant et le fantôme d'Oscar Wilde aux alentours.

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ENTRETIEN & PHOTOS:  Nicolas Vidal
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Ton 5ème album “Magnétique” est sorti en Avril 2018. Quelle était ton idée première avec ce disque ?

Ça faisait longtemps que je notais mes rêves dans des carnets, mais je n’en faisais pas grand chose. Et quand j’ai travaillé sur France Inter pour l’émission “Cosmic Fantaisie”, je faisais des émissions thématiques, et j’en avais fait une sur les rêves. En cherchant des titres à programmer dans l’émission, j’ai écouté l’album de Kevin Ayers, “Confession of Doctor Dream”, qui est un disque assez fou, et j’ai eu un flash. Avec l’émission, je me suis renseignée sur les rêves, en écoutant des archives de scientifiques. J’ai aussi découvert  que Van Vogt, qui est un auteur de SF, avait établi une méthode qui était de prélever la matière dans son sommeil paradoxal. Il écrivait ensuite en fonction des rêves qu’il faisait. Et je me suis dit que j’allais faire la même chose pour mes chansons. Donc je me suis enfermée dans une maison pendant un mois et demi, et je me réveillais toutes les heures et demi pour noter absolument tout. J’enregistrais ce qui me venait dans mon sommeil. Et quand on est musicien, on rêve aussi de musique donc j’avais de la matière musicale, en plus des pensées, et des scénarios de rêves qui pouvaient servir de base à des chansons. Ensuite je travaillais tout ça dans la journée pour ne pas que ça s’évapore. Je n’étais plus dans une idée volontaire de création, mais plutôt dans l’attente de ce qui me traversait la nuit. Pendant les rêves, toute notre perception du monde se synthétise, les souvenirs, les pensées, et c’est ça qui est beau.

 

Tu n’as pas eu peur d’avoir des chansons trop disparates sur l’album en fonctionnant ainsi?

J’ai toujours eu des chansons différentes dans mes albums. Je me définis comme quelqu’un qui fait de la variété, au sens où chaque chanson a une identité propre. J’essaie de donner une patine musicale différente à chaque titre. Je n’ai jamais envisagé de faire un album où chaque morceau découlerait du précédent. Certains artistes font ça, mais moi je tiens vraiment à cette variété là. Je tiens juste à la cohérence entre les paroles et la musique.

 

La cohérence vient finalement du thème du rêve. Toutes les chansons ont été composées de cette manière ?

Oui vraiment toutes. J’ai écarté des chansons que j’avais déjà composé au même moment pour ne garder que celles là. Et puis la cohérence vient aussi de l’enregistrement. J’ai choisi de travailler avec les AS Dragons suite à la suggestion de Bertrand Burgalat qui avait entendu mes maquettes, et j’avais trouvé que c’était une super bonne idée. La cohérence, elle est musicale. Ce sont les mêmes musiciens qui jouent sur les morceaux, avec l’apport de quelques autres musiciens comme Thomas de Pourquery. Mais l’AS Dragon et les guitares d'Olivier Marguerit donnent une patine particulière au disque.

 

Comment vois-tu cet album dans ta discographie ?

Je pense que c’est l’album qui me ressemble le plus. C’est celui sur lequel j’ai fait le plus d’arrangements. Je l’ai co-réalisé avec Benoît de Villeneuve. C’est celui auquel j’ai donné le plus la couleur que je voulais entendre. Et puis à chaque album j’apprends des choses nouvelles. J’essaie d’approfondir mon lien à la musique. Quand tu commences, tu ne sais pas comment on fait le son, tu ne connais pas les machines. En revanche, j’ai toujours eu une idée très nette des musiciens avec qui je voulais travailler car j’entends ce que je veux entendre et je vais les chercher pour ça, pour une esthétique particulière.

 

Est ce que tu as le fantasme de faire un album entièrement seule?

Je me pose la question en ce moment, aussi comme une expérience. Mais je suis aussi très attachée au fait qu’on joue la musique et qu’on la joue bien. Mais ce serait une super expérience pour moi de tout jouer quitte à corriger ensuite, de ne garder que quelques lignes. Ce serait un truc à part. En ce moment j’y réfléchis comme base d‘un album.

 

Beaucoup de musiciennes le font en ce moment, comme Loane par exemple qui a produit son album seule, aussi comme un défi au monde musical encore un peu macho.

Je me suis beaucoup battue sur certains albums, notamment sur des mixes où on ne m’écoutait pas. C’est toujours les mecs qui dirigent un peu, surtout dans le milieu de la musique. Ça s’arrange, mais ça reste toujours très masculin. En tant que femmes, on n’a déjà pas une légitimité en soi, et souvent on ne se l’octroie pas, sauf si on a beaucoup bossé. Moi j’ai tout fait de manière intuitive et par les rencontres que j’ai faites, notamment avec des mecs pas du tout macho, mais le chemin est long avant de pouvoir dire que son expérience et son point de vue sont aussi valables que ceux des autres. Même inconsciemment quelquefois les hommes fonctionnent comme ça sur certains domaines comme le son, les choses techniques. C’est toujours le vieil adage: les femmes peuvent faire de la littérature, parler de choses intimes, écrire ne pose pas de problèmes. Mais alors avoir une pensée sur la technique ! On met systématiquement les femmes en position de doute. Donc c’est vrai qu’il y a un enjeu à faire les choses seule, pour donner sa vision réelle, sans ajout masculin.

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Il y a une scène musicale féminine très vivante en France en ce moment. Comment tu perçois ça, toi qui a démarré à une époque où il y avait moins de chanteuses aussi médiatisées?

Je trouve que ça bouge. A l’époque, il y avait Camille qui sortait, Keren Ann, Jeanne Cherhal. Mais là, les filles qui se pointent, elles le font avec une conscience féministe qui n’était pas aussi frontale à l’époque. Et c’est ce qui fait la différence. Je trouve que Léonie Pernet par exemple est très impressionnante, quand elle joue de la batterie... Et elle a une conscience politique et féministe très forte. Tu sens cette forme d’agressivité positive chez les filles. Comme chez Jeanne Added aussi. On ne joue plus uniquement sur le physique. L’égalité, elle doit se passer ailleurs, sur ce qu’on travaille, à savoir la musique. Il faut arrêter de considérer la séduction comme la chose à mettre en avant. Même chez les mecs. A l’époque où j’ai démarré, je me suis pris des remarques sur ma voix grave par exemple. Quand tu entends chanter Clara Luciani aujourd’hui, ça aurait été plus difficile il y a 20 ans. Tu passais un peu pour un ovni alors que des filles à la voix grave dans la musique, il y en a eu plein, de Nico à Sarah Vaughan. Il y avait encore des poncifs sur les filles qui doivent chanter avec une voix aigüe, être fraîche et douce. Et c’est fini ce temps là, donc c’est bien.

Tu as un socle de fans important qui t’a notamment permis d’enregistrer ton dernier album avec un crowdfunding. Qu’est ce que cela t’inspire?

C’est vrai que depuis “L’amour, l’argent, le vent”, il y a eu une forme de reconnaissance que je n’avais pas eue avant. Mais je pense que comme j’étais signée sur un label anglais, j’étais plutôt perçue comme une chanteuse indé, alors qu’au fond pas tant que ça. Mais les lignes, elles bougent tout le temps dans la musique, il y a des cycles. Le fait de continuer à faire des disques, à écrire, de faire de la radio, des spectacles, a permis aux gens d’avoir une autre perception. L’émission de radio a permis aux gens de découvrir ce que j’écoutais, et ça a infusé dans mes albums au cours du temps. Je pensais à ça en regardant le film sur M.I.A.  Ça a hyper bien marché dès le départ pour elle, alors que plein de gens ne savent pas vraiment ce qu’elle fait. Elle a fait un film pour parler de son travail, et tu t'aperçois de la complexité du personnage, son engagement politique, qui peut passer complètement à l’as vu de loin. En fait les gens perçoivent un dixième de ce que tu es quand ils entendent une chanson à la radio. Quand j’ai commencé, ce qui m’a fait sortir un peu du lot, c’est la chanson “Cannes” qui était passée au Grand Journal pendant le festival. Mais la moitié des gens ne savaient pas qui avait fait cette chanson, et l’autre moitié pensait que mon travail se résumait à ça. Et c’est normal, il y a une profusion de musique énorme. Les gens découvrent encore mes anciens albums grâce aux concerts où je chante “Ouais Ouais Ouais Ouais” qui était sur mon album précédent. Je m’aperçois aussi que j’ai eu un nouveau public après “Cosmic Fantaisie” sur France Inter. Les gens qui m’ont écoutée régulièrement, m'entendaient chanter, raconter des choses, et finalement, ils ont une perception beaucoup plus nette de qui je suis comme artiste. Une chanson ne suffit pas pour créer un attachement avec le public. Faire de la musique, c’est de longue haleine. Gainsbourg ou Bashung ont mis très longtemps à s’imposer.

 

Tu parlais de l’émission de radio que tu as animée, tu as aussi un projet de film. D'où te viens cette envie de toucher à d’autres disciplines?

Aujourd’hui, il y a presque une nécessité à faire plusieurs choses pour exister. Je ne crois pas que ce soit une envie. Quand j’ai commencé à faire de la musique au lycée, j’étais aussi en arts plastiques. J’ai toujours écouté beaucoup la radio également. J’ai toujours écrit, fait du dessin, enregistré des cassettes avec les gens autour de moi. J’adorais faire ça. Le son, l’image, c’est une seule chose pour moi. Quand tu pratiques un art, tu as une discipline de prédilection, mais en fait tout cela part d’un même processus. A 18 ans, j’écrivais dans mes carnets que je voulais être peintre, écrivain, chanteuse. C’est un seul geste artistique. Faire œuvre, c’est manipuler le réel et en faire des formes. Pour moi, il n’y a pas de frontières. Patti Smith fait de la photo, écrit des livres, des poèmes, fait de la musique. Il y a plein de cinéastes qui font aussi de la musique. C’est naturel. J’ai commencé par des chansons parce que j’ai une passion pour ça. Mon premier geste expressif gamine, c’était de faire du piano avec mes frères et sœurs, puis avec des copains. J’aime faire des choses avec les autres. Et ce que je vais raconter dans mon film, c’est ça, une sorte d’épiphanie que j’ai vécue adolescente avec la musique, la nature, la Corse, la découverte de la new wave de l’époque. Je vais raconter une histoire musicale, donc faire de la musique.

 

Tu as collaboré avec beaucoup d’artistes. Tu as fait beaucoup de duos, de Michel Delpech à Bertrand Burgalat en passant par Bertrand Belin, Pierre Faa, Arnold Turboust ou Juliette Armanet.…

Pour moi la musique, c’est un partage absolu. C’est un moyen de rencontrer des artistes que j’aime. J’ai rencontré Philippe Katerine il y a 15 ans dans un festival, et on voulait faire des chansons ensemble. On a fait “Mon Dieu Mon Amour” sur mon album précédent. Il y a des artistes qui te donnent des idées, qui t’inspirent. Composer avec Philippe, c’était génial parce que j’ai vu à l’œuvre ses qualités de musicien et de mélodiste. Quand je chante avec Juliette Armanet, je vois sa façon de faire et ça m’émerveille d’être près de ça. On s’enrichit beaucoup de l’autre. J’avais envie de travailler avec Olivier Marguerit depuis très longtemps. Après lui avoir couru après pendant 10 ans, c’était génial de faire “Radio mentale sentimentale” avec lui. Nos goûts et nos intuitions nous portent vers des artistes avec qui on veut partager quelque chose de fort. Comme avec Bertrand Burgalat. C’est la première personne que je suis allée voir en tant que producteur. C’est le premier qui m’a aidée et il m’a toujours impressionnée. Il y a plein d’artistes à qui je n’ai pas osé proposer des choses car ils m’impressionnent trop. Il y a un grand respect chez moi et une grande timidité. C’est difficile de briser cette chose mythique qui entoure l’aura des artistes.

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Etienne Daho - “Mon artiste Totem, c’est Etienne Daho. Ma première révélation musicale, en tant que telle, consciente, c’est “Pop Satori”. Quand j’ai entendu cet album, je suis allée acheter ma cassette toute seule chez mon disquaire, et j’ai su que ça allait compter. Je pense que ça m’a influencée sur l’idée de faire des chansons comme ça, des chansons un peu pop nourries d’influences diverses, même si je n’avais pas conscience à 11 ans qu’il citait Johnny Thunders, la beat generation, Syd Barrett, qu’il y avait des modèles qui comptaient pour lui. J’avais senti que dans cette façon de faire, dans sa voix blanche sans affect, quelque chose avait fondé mon goût en musique. Et je vérifie avec le temps qu’il se renouvelle. J’adore son dernier album. “L’étincelle” est un morceau sublime. Ce virage psyché, je le comprends absolument. Il ne se caricature jamais, et ça c’est le plus important. J’avais repris “Duel au soleil” avec Aline, et j’étais contente car il avait aimé la reprise.”

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ART - “J’ai eu un choc en voyant “The deep” de Jackson Pollock. Ce tableau m’absorbe. C’est une toile noire avec des jets de blanc qui font comme une ouverture vers l’infini. J’adore ce tableau et je suis souvent allée me recueillir devant, comme s’il pouvait absorber des choses, des émotions. Et aussi l’action painting car cela m’a beaucoup défoulée à une époque. J’étais en seconde arts plastiques, et j’ai pu libérer des choses à travers ça. J’aime l’esthétique 80 des photos de mode de Newton. Le côté anguleux, des corps de femme assez forts. C’est hyper beau et jamais vulgaire. Il n’y a pas de voyeurisme. Il y a une grande classe. Et j’aime cette atmosphère des années 80 qui m’a marquée. Il y a une patine classique. C’est une idée de la femme avec beaucoup de dignité et de force.

LIVRES- “Jean-Jacques Schuhl et Alain Pacadis sont aussi reliés au dandysme. L’idée de la beauté m’a beaucoup questionnée et nourrie, surtout quand on essaie de faire des oeuvres. Et puis j’ai lu de la poésie très jeune. “La beauté” de Baudelaire m’a profondément marquée. Pourquoi les artistes se tuent à la tâche ? Ils se saignent pour créer de la beauté. On sait que l’amour vient de là: cette addiction à la beauté. Il y a une forme de classicisme que j’aime. Et “Rose poussière” est un concentré poétique de ce qu’a été 68. L’idée de la pop music, de la jeunesse. Je me suis beaucoup inspirée de lui dans mes albums. Il est obsédé par ce qui est brillant et très noir. A travers Frankenstein le dandy, il donne une définition du dandysme moderne. Et j’aime sa manière d’écrire sur la musique, et la musique qu’il a faite avec Ingrid Caven. Il a un regard que j’adore. “L’homme dé” est redécouvert en ce moment car il est salvateur, fantaisiste, comme un exutoire avec ce qu’il se passe en ce moment. Le fait de faire l’inverse de ce pourquoi on est conditionné. Et puis c’est un livre culte des années 70 qui prouve que rien n’a beaucoup changé.”

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Disques -“Dans mes albums de chevet il y a donc “Pop Satori”. Mais aussi Lem et l’album “Bientôt le cosmos”. Il y a une modernité dans l’écriture des textes qui ne vieillit pas. Le côté synthpop DIY me plaît. J’ai découvert ce disque à l’époque de mon premier album autoproduit en allant à Bruxelles pour déposer des disques dans une boutique. Le vendeur me l’avait conseillé, et je réécoute tout le temps cet album. Il y a quelque chose d’un peu philosophique et très incisif. “Odessey and Oracle” des Zombies. J’avais repris “A rose for Emily” sur un disque. J’aime cette pop sophistiquée entre les Beach Boys et les Kinks. Il y a une forme de dandysme dans cette musique, un amour pour la musique classique, et ça me plaît. J’avais eu un choc en les découvrant."

Disques -“Philippe Katerine est un modèle pour moi car il est unique et assume ce qu’il est. Il cherche et il se renouvelle tout le temps. Il est hyper en prise avec ce qu’il aime et ce qu’il y a autour de lui. Il est d’une finesse incroyable, et c’est un amoureux de la musique. Il ne se prend jamais au sérieux, tout en étant précis sur ce qu’il veut faire. A chaque album, il y a des chansons surprenantes. “Ma vieille chaîne” est un morceau sublime sur son attachement à la musique. J’ai écouté assez tôt Brigitte Fontaine quand j’ai commencé à faire de la musique. Comme figure féministe de la chanson, il y en a peu comme elle. “Patriarcat”, “Comme à la radio”, tout ce qu’elle raconte est politique. “Conne”, c’est génial pour parler de comment la femme est considérée dans la société. Elle a une intelligence dans son ironie qui est géniale. “Brigitte Fontaine est folle”, c’est sublime. Les arrangements de Vannier sur ce disque, c’est comme “Melody Nelson”. Ils ont fait école pour donner une identité à la pop française.”

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Ma Playlist...

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FILMS - “”Phantom of the paradise”, la musique est géniale. Le film est dingue et il y a plein de dimensions dans le film. D’abord le fantôme de l’opéra qui est transformé en truc pop, avec des personnages inspirés de Phil Spector et d’autres figures. Et puis il y a le mythe de l’artiste maudit, le côté un peu gore, glam. Il y a tous éléments de la pop music qui me plaisent dans ce film. Et puis il y a un côté jubilatoire car nous aussi parfois on aurait envie de tuer les gens qui sont en haut de l’affiche et qui sont débiles ! (rires) Et puis bon De Palma... “Les hommes préfèrent les blondes” de Howard Hawks. C’est la seule comédie musicale qu’il a réalisé dans les années 50 avec Marilyn et Jane Russell que j’adore. Moi j’ai envie d’être les deux. Ce sont deux facettes de la femme, un peu caricaturale, mais qui sont d’une intelligence folle, qui ne se laissent pas avoir par les mecs. Pour moi, c’est un film féministe car cela met face à soi les réactions des mecs qui sont ultra machos. Et puis ça danse, les numéros filmés sont géniaux. Il y a tout dans ce film. C’est le film que je regarde quand je vais pas bien, ou à Noël. Et ce n’est pas parce que je suis blonde !"

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FILMS - "“La collectionneuse” de Rohmer parce que je pense que c’est un des premiers films de lui que j’ai vu, et que j’étais très impressionnée par l'idée de la beauté et du dandysme du film. C’est aussi un film assez féministe avec cette actrice qui a une sorte de distance avec tout, surtout avec les personnages en face d’elle qui ne comprennent pas son comportement. J’aime le côté penseur des films de Rohmer. Et puis les discours radicaux sur la beauté me plaisent. J’aime aussi le côté estival, le plaisir de la plage, d’être sous un arbre et de discourir comme ça. Une sorte de légèreté et une grande profondeur en même temps, ça j’adore. Je ne me suis jamais ennuyée devant un Rohmer. J’aurais pu citer “L’amour l’après-midi” que j’adore aussi, avec Zouzou qui est géniale. Ou “Les nuits de la pleine lune” avec Elli et Jacno. Ce n’est pas quelqu’un qui utilise la musique, mais pourtant il fait toujours appel à des gens de son époque. “La jetée” a été une sorte de flash. C’est la bande son qui m’a le plus plu. Elle anime l’image. C’est la magie du cinéma. Trevor Duncan a créé une musique très mélancolique sur l’idée de la mémoire et du souvenir. Il y a quelque chose presque d’anticipation dans ce film. C’est par les rêves que le personnage accède au passé. Ça m’a marquée très jeune et je pense que c’est pour ça que j’ai eu envie de faire un disque sur les rêves. Le voyage dans le futur est très étrange aussi. Je me suis toujours dit que l’idée de la toile et des connections qu’il a créé dans le film préfiguraient internet et la dématérialisation. Il a vu ça.”

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Photos prises à L’HOTEL. Merci à eux
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O-Olivier Marguerit

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“Son dernier album est hyper impressionnant dans les arrangements, le travail des choeurs. Et c’est vraiment lui. J’adorais déjà son précédent album. J’ai écouté en boucle “The kiss” et “la rivière”. Il a un mouvement. Dans ce dernier album, on entend les références eighties, “Flashdance” etc... Il y a une telle intensité ! Il y a quelque chose de très saisissant de dire une certaine difficulté d’être très troublante. C’est fort qu’un mec ose faire ça. Il y a des trouvailles orchestrales incroyables. Il est ultra doué. Il travaille avec plein de gens parce qu’il est très fort. Il est vraiment musique. C’est un geste naturel chez lui. Il est complètement dans ce qu’il fait. Il y a un truc narratif dans sa musique qui est hyper fort et qu’on entend rarement chez les gens.”

Un portrait chinois de Barbara Carlotti,  à travers ses idoles teenage et celles d’aujourd’hui.

Ton idole teenage

Mickael Jackson


Ta  chanteuse Teenage

Annie Lennox

Lio

​​

Ton chanteur teenage

Prince

Etienne Daho

Bob Dylan

Ton musicien teenage

Jimi Hendrix

Ton groupe teenage

Bee Gees


Ton acteur teenage
John Travolta

Keenu Reeves


Ton actrice teenage

Sophie Marceau Madonna

Rosanna Arquette

Jane Russel et Marilyn Monroe for ever !

Ton idole actuelle

Philippe Katerine


Ta chanteuse actuelle
Cat Power

Amy Winehouse

Weyes Blood

Fiodor Dream Dog

Ton chanteur actuel
Bertrand Burgalat

Alain Bashung

BC Camplight

Divine Comedy

Etienne Daho

Ton groupe actuel

MGMT

The zombies

Soft Hair

Ton acteur Actuel

Alain Chabat

Joaquin Phoenix

Fabrice Luchini


Ton actrice Actuelle

Louise Bourgoin

Valerie Lemercier Juliette Binoche

 

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