
(Glenn Powell par Nicolas Vidal)
Comment un voyage en avion peut-il faciliter l’apparition d’un nouveau corps de cinema, aux antipodes de ses goûts habituels, et rendre celui-ci tout à coup plus pop ?
Un vol long courrier permet généralement de rattraper les films ratés en salle par manque de temps, bien que souvent la vision puisse en être dérangée par les allées et venues des vessies pleines de verres de champagne (quand on est riche) absorbés trop rapidement pour contrer une angoisse insondable, voire par les ronflements de voisins aux cloisons nasales obstruées.
Malgré cette pénibilité relative, le plaisir de rechercher la pépite visuelle qui nous fera passer deux heures sur les 10 du vol s’avère plus compliqué que d’élire une nouvelle Assemblée nationale dans nos contrées françaises. Entre les blockbusters insipides et les Avengers sur le retour, les dessins animés et les films avec Jonathan Cohen, le cinéphile d’altitude se rabat souvent sur le film d’auteur raté en salle ou le guilty pleasure Teenage. Mais lorsque la sélection ne compte aucun film avec Sarah Jessica Parker, sur qui se rabattre pour partager l’absorption de ses chips trop salés accompagnées de vin tiède ?
Cette saison, notre partenaire parfait pour nous envoyer en l’ait fut Glenn Powell, acteur aperçu dans la série « Scream Queens » il y a quelques années et complètement oublié de nos radars à play-boy depuis. Sorte de Mathew Mac Conoghay nouvelle version avec un côté baraque à frites et sourire en coin, c’est d’abord pour la réputation de sa partenaire Sweeney Todd (incandescente dans les séries Euohoria, The White Lotus et le mini hit ciné indé Reality) et l’idée d’une comédie romantique avec des nouveaux visages que l’on s’est laissé tenter par « Tout sauf toi » et sa promesse hétéronormée de beaufitude dans des décors australiens.
Le film est conforme à l’idée qu’on s’en faisait : nouvellement progressiste, les personnages secondaires sont noirs et/ou gouines, et les deux personnages principaux blonds et bien foutus. Mais cette convention passée, on s’est plutôt marré et rincé l’œil sur les fesses du beau Glenn et son air perpétuel de beau gosse naturellement parfait.
Sous le charme qu’on était, le vin tiède ayant fait place aux Lions - pour rugir de plaisirs - et au soda achetés à l’aéroport en prévision de binge watching, nous nous sommes aventurés sur le deuxième film disponible avec Glenn Powell en vedette américaine, « Hit man » de Richard Linklater. Plutôt surpris de voir le nom de ce réalisateur qu’on aime pour « Boyhood » ou la série des « Before Sunset » et consorts sur ce que l’on prenait pour un film d’action bourrin de série B (le film n’est même pas sorti en France au cinéma), nous est monté une forme de confiance en notre choix du jour. Un réalisateur qui a plutôt bonne réputation plus l’acteur qui venait de nous charmer (qui plus est, scénariste du film), nous avons cliqué.
Le film est plutôt de bonne facture et est clairement une carte de visite pour l’acteur puisqu’il joue un personnage qui change d’identité toutes les 15 minutes et crie à Hollywood « Je suis un excellent acteur qui a aussi des muscles, aimez-moi ! ».
Parfait film pour s’envoyer en l’air avant la sieste du repus que nous étions, nous n’avons pas poussé le vice jusqu’à regarder la suite de « Top Gun » qui nous clignait de l’oeil et ou Powell joue, car Tom Cruise over the top, c’était un peu trop de sucre sur le sucre de notre voyage…
En définitive, cette escapade imprévue avec la nouvelle star d’Hollywood nous a bien plu, et maintenant, on est prêt à s’envoyer « Twister » et « Top Gun » juste pour ses beaux yeux (là on ment, c’est pour ses abdos), et on s’impatiente déjà du remake de « Running Man » de Stephen King ou il reprend le rôle de Schwarzenegger dans une nouvelle adaptation. On n’aurait pas parié sur le désir de voir un film d’action depuis la défection du parfait Bruce Willis. Merci Glenn.