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Pop française option Daho


Daho l'aime pop

On ne savait pas trop à quoi s’attendre en arrivant à la Philharmonie de Paris, un samedi en fin d’après-midi, bercé par les flonflons de la fête foraine bordant l’entrée du parc de la Villette. Un casque vissé sur la tête, on comprend vite que cette exposition sera immersive et musicale. Le professeur Etienne, en guide sérieux, nous raconte de sa voix chaleureuse sa pop française dans l’ordre chronologique. On est surpris (agréablement) dés le début du parcours par certains de ses choix (Jeanne Moreau, Marianne Faithfull), et l’on comprend que la subjectivité sera finalement de mise, et l’accent mis sur certaines collaborations de l’ami Etienne avec la fine fleur des artistes pop hexagonaux. Son choix limité à 200 clichés, met quelques artistes un peu plus en avant grâce à des cubes lumineux.


Et ils sont là, de Jacno à Lio, de Dani à Elli, de Calypso à Mikado, de Vanessa à Niagara, de Katerine à Birkin. Les sous-genres aussi, du punk des Dogs au disco d’Amanda Lear en passant par la French Touch de Air et Cassius. On se surprend à revisiter notre patrimoine pop, à réévaluer certains artistes qu’on est surpris de trouver là (Patrick Juvet) tout en notant certains manques (la Mylène Farmer 80’s, quoi qu’on en pense, Indochine). Tout ceci est chic et délicieusement ennuyeux.


Car très vite, on a envie de voir (et d’entendre) nos artistes à nous, ceux que nous mettrions dans notre playlist personnelle, et on voudrait passer sur ceux qui ne nous intéressent pas du tout, et avec lesquels on est en total désaccord avec Etienne. Car il y en a, obligatoirement, surtout dans les artistes qui couvrent la période actuelle. Et la voix d’Etienne n’y fait rien, on s’agace des commentaires sur Julien Doré ou François and the Atlas Mountain, mais on est content de voir Jef Barbara ou Moodoïd. On voudrait voir Clea Vincent et Fishbach (qui sont certes citées), mais on est heureux d’y trouver Emmanuelle Seigner et Marie France.


La musique pop n’est pas une science exacte et c’est ce qui donne son charme à cette exposition. Etienne Daho a toujours été un passeur, en parlant à travers ses interviews de ses goûts, en assumant son statut de fan musicien. Et les salles adjacentes qui proposent un panorama de clips cultes ainsi qu’un juke box géant (où l’on peut rester des heures à zapper entre les morceaux) reflètent assez bien cette idée. On est ravi de réécouter quelques one hit wonder chéris à l’époque (Les Calamités, Doriand), au milieu de classiques intemporels.


Mais au final, ce qui nous manque le plus, c’est de ne pas entendre la musique d’Etienne Daho. On y entend sa voix, on y voit ses photos, ses obsessions (Françoise Hardy en madone disco), ses souvenirs, mais on n’entend pas ses chansons. C’est le paradoxe de cette exposition, hyper référencée, très « frenchy but chic », parfois un peu péremptoire, mais qui comblera les fans tombés pour la France pop d’Etienne, Françoise, Serge, Bertrand ou Véronique…


Texte et collage Nicolas Vidal

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