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Fleur Offwood, rose de saison


Il y a des êtres que, parfois, l’on soupçonne d’être de belles personnes. Sans les connaître réellement. Sans avoir de preuves tangibles de leur “bonté”. C’est un peu ce que l’on a ressenti en rencontrant Fleur Offwood pour faire sa connaissance et parler de son travail musical, sans vraiment le connaître non plus. Il y avait certes le prétexte de la sortie d’un album, “Loulou”, mais il y avait autre chose. Cet autre chose est venu de la recommandation d’Une Femme Mariée d’écouter sa musique. Puis de Bertrand Burgalat qui a parlé d’elle en des termes très élogieux quand on l’avait rencontré pour Faces. Et enfin d’un duo que l’auteur de ces lignes s’est vu proposé par Fleur Offwood pour une soirée, sans s’être rencontré avant. “Bertrand Burgalat a été très bienveillant avec moi. J’adorerais travailler avec lui. Ses goûts m’impressionnent énormément. Son enthousiasme m’a permis d’oser demander à Stéphane Briat de mixer un titre pour moi.”

Le titre en question, “Si tu veux vivre avec moi”, ballade sensible et très personnelle sortie il y a quelques mois, déchirerait le cœur de n’importe quel Pitbull avec cette confession frontale et ultra touchante, pleine de grâce et de pudeur, dont le clip se fait joliment l’écho avec cette caméra confession où Fleur fait découvrir le titre pour la première fois à des gens et capte leur réaction : “Ça me faisait marrer de faire ça. Parfois sur scène, on entrevoit la réaction du public à certains titres, mais la plupart du temps, on ne voit pas la réaction des auditeurs qui découvrent une chanson. Je voulais voir ça d’un peu plus près. Je suis très fan d’art contemporain, et j'avais envie d’avoir cet aspect performatif dans la vidéo. On y voit des réactions tout en retenue, ce qui est aussi émouvant qu’une réaction manifestée. Ça m’intéressait de voir l'honnêteté. Si quelqu’un s’était barré, ça m’aurait plu aussi. Et je voulais faire une vidéo avec les paroles pour les malentendants. C’est hyper important de le faire pour ce public là.”


L’art et le cœur, la conscience et la musique, le rock et la chanson, finalement Fleur ne choisit pas. Et guide ses projets plutôt par ses envies que par un calcul stylistique : "Mon premier album a été produit par Stéphane Etienne au milieu des années 2000. C'était dans un esprit très folk entre Orouni et Alela Diane. C’est un album enregistré en live en 3 jours. Ensuite j’ai enregistré “Loooooool” quand j’étais enceinte, avec un super groupe. Ça a pris un an pour le faire, et quand il est sorti, on a eu des supers retours d’artistes comme David Lafore. Ce sont des albums qui n’ont pas eu de promo. J’ai fait “24 Bras”, mon 3ème album à un moment où je jouais dans le métro. A l’époque, je travaillais avec un label qui m’avait fait participer à une compilation, “Le son du métro”, avec un clip, un peu de promo… Mais le label s’est dissout et l’album qu’il devait produire s’est retrouvé orphelin, et j’ai donc fait un crowdfunding pour le terminer. Cléa Vincent, Kim Giani et David Lafore sont venus jouer sur le disque. J’ai rencontré Cléa et Kim lors d’une fête de la musique. Ce sont des gens très talentueux et généreux. J’étais ravie.”


Compliment que l’on pourrait retourner à Fleur Offwood qui prépare maintenant un nouvel album, dont “Si tu veux vivre avec moi” est la première pièce : "J’ai envie de faire un album plus “Conscious”. Un peu comme le fait Niki Demiller sur le monde du travail. Je me retrouve beaucoup dans son travail, poétique et terre à terre. J’ai envie d’aller vers la poétisation du réalisme. De faire danser les gens sur des paroles plus noires, avec l’idée de ne pas fuir la réalité.”

Pourtant, la musique a permis à Fleur de se sortir parfois d’une réalité parfois un peu compliquée : “Ma mère a été pianiste classique dans sa jeunesse. Mon père est très mélomane. Ils viennent de milieux simples mais ce sont des esprits curieux, et ils m’ont transmis ça. Quand j’étais enfant, on écoutait Brel, Gainsbourg, Pink Floyd, les Beatles. Enfant, ils m’ont mis à la musique, mais j’étais nulle en solfège. Je ne comprenais pas. Par contre j’avais une bonne oreille musicale. Et j’ai cherché et travaillé seule. Puis mon père est devenu handicapé quand j’avais 13 ans suite à un très grave accident, et la musique est devenue mon refuge. J’ai trouvé une guitare, un livre de tablatures, et à mes heures perdues - je n’en avais pas beaucoup - je jouais. Ça a été un vrai bouclier. Et à l’adolescence, mon mode de séduction a été la guitare. J’étais la nerd absolue, et la guitare m’a permis de m’intégrer avec les autres.”


Cette légèreté apparente, que l’on ressent aussi à l'écoute des chansons de Fleur, cache finalement un projet plus âpre, plus connecté au monde alentour qu’il n’y paraît : “J’aimerais entendre plus de choses sur le monde qui m’entoure. Adolescente, j’adorais IAM où NTM, qui avaient des propos concernés dans leur musique. On entend moins l’envie d’insurrection aujourd’hui, dans la pop où le Hip Hop. Après, j’ai moi même mis longtemps avant de vouloir le faire. Mais je ne sais pas si c’est bien de le faire en musique. C’est peut être plus simple dans l’art contemporain.”


Fleur Offwood est vraiment une chic fille dotée d’un très beau tempérament de songwriteuse qui mériterait un plus large écho. Son dernier titre est une bossa nova joyeuse et enlevée qui s’appelle “Les gens sympas”. On a bien fait de se fier à notre première impression.


SOUS INFLUENCES DIVINES

“Victor Hugo m’a fortement influencé. Cette facilité à transmettre un réalisme avec autant de poésie, dans le fond comme dans la forme. Ce type était habité, investi de quelque chose. Il a été multi-efficace, porte parole… Dans les disques, je dirais “Shleep” de Robert Wyatt. Sa liberté, sa douceur, sa grâce. Robert Wyatt est un génie pour moi. Il a transcendé la musique par son propre prisme, en se foutant de ce que les autres pouvaient penser. Et je citerais aussi “Mr Bungle” de California. Ils m’ont amené à aimer Frank Zappa par exemple. Cet album est dans un esprit qui bouge, avec l’impression qu’on change les stations de radio. Cet album nous ballade et moi j’adore ça. J’aime tellement laisser mon cerveau quand j’écoute la musique.En cinéma, j’aime Almodovar ! C’est le boss, il est extraordinaire. Il raconte les femmes - et la part féminine des hommes - mieux que quiconque. Il a une vision très complexe et très simple des rapports humains. Parfois, il me pousse aux larmes, et au dernier moment il me fait rire. C’est un idéal pour moi, que j’aimerais atteindre dans ma narration. Et chez Kusturica, je me retrouve dans cette générosité qui comprend aussi la spiritualité. Il y a toujours de la bienveillance autour des personnages.”

Nouvel album "Loulou" disponible.

Nouveau titre "Les gens sympas" disponible

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