MAYHEM, SOMMET POP POUR LADY GAGA

La vie et la carrière d’une star mondiale de la pop sont pavées de bonnes intentions, de sexe, de fans LGBTQI+, de bas et de hauts et parfois de bonne musique.

Lady Gaga n’avait pas particulièrement brillé dans cette dernière catégorie, mis à part quelques popsongs de qualité sur lesquelles trémousser son booty (Bad Romance, Téléphone ou Born this way), et pour être honnête, malgré d’indéniables qualités de musicienne, nous l’avons toujours préféré sur grand écran que sur nos platines.

Manquant à notre goût d’humilité et de sensibilité dans son parcours de chanteuse, ses albums manquaient de substance et de fond malgré un emballage Arty toujours bien senti.

Mais tout vient à point à qui sait mariner dans les chaudrons pop. Cette fois-ci, Miss Gaga avec son nouvel album « Mayhem » gagne ses galons de Lady et nous gratifie d’un disque pop parfait, hédoniste et mélodique, beaucoup plus simple et immédiat que ce que nous avions entendu jusqu’alors.

Se mesurant toujours aux pop stars qui l’ont précédés, elle rend cette fois-ci un hommage réussi à ses idoles plutôt que les plagier éhontément (remember la guéguerre avec Madonna sur le titre « Born this way » pompé à mort sur « Express Yourself » ?). Le titre « Killah » en est l’exemple le plus flagrant ou dans un mash-up pop elle mélange Bowie, Prince et Michael Jackson, et arrive avec l’aide du français Gesafeltein à produire le titre le plus réussi du disque.

Bien qu’axées sur la routine eighties qui irrigue la pop depuis 10 ans, Lady Gaga nous offre des mélodies vraiment catchy qui se retiennent à la première écoute (le premier single « Abracadabra » ne sort plus de la tête une fois entendu, le très bon « Lovedrug ») sur des samples de bon goût  avec le « Only You » de Yazoo sur le très Taylor Swift « How bad do you want me » ou A-ha sur sur l’introduction de « Dont call tonight ».

Préférant miser sur son public ex-teenager que sur la generation Tik Tok, Lady Gaga enfin débarrassée des ses prouesses vocales assume être une simple pop star qui écrit de bonnes chansons et fait une synthèse improbable entre pop gothique et new disco sans courir après Charlie XCX et en assumant des riffs de guitare presque cheesy.

Mais un bon guilty pleasure vaut mieux que tout le bon goût du monde et l’on saura gré à Lady Gaga d’embrasser enfin son mauvais goût musical sans le cacher derrière une performance pour papier glacé, et d’avoir privilégié un fond musical réussi et de bonnes mélodies plutôt qu’un emballage creux soit disant révolutionnaire.

Texte et Collage Nicolas Vidal